La géographie de la santé demeure une discipline méconnue en France. Au croisement des sciences humaines et médicales, elle a pourtant déjà très largement fait la preuve de son intérêt dans l’histoire et à travers le monde là où la culture universitaire et académique lui est plus favorable, comme dans certains pays anglo-saxons où d’Amérique latine. Un article de Paul Benkimoun publié dans Le Monde en date du lundi 20 août le rappelle très justement.

C’est en mobilisant des talents de géographe que John Snow, médecin britannique installé à Londres, put vérifier sa théorie quant au mode de dissémination du choléra. Persuadé que celui-ci se transmettait par l’eau souillée, il s’opposait à l’opinion dominante au sein de la communauté médicale de l’époque qui en attribuait plutôt la responsabilité aux « miasmes » et imaginait donc une transmission par voie aérienne ; une croyance qui de fait ne permettait pas de lutter efficacement contre la maladie puisque c’est bien par l’eau que celle-ci se transmettait. Snow put le vérifier, à l’issue d’une enquête minutieuse, en cartographiant l’expansion de l’épidémie de Broad Street en 1854, désormais célèbre (CF. ici et ) : identifiant les malades successifs et leurs habitudes, retraçant l’historique de la dissémination, recoupant l’ensemble avec la localisation des points d’eau… jusqu’à pointer la responsabilité d’une pompe à eau déterminée et à en réclamer la condamnation. Le tout, en donnant naissance à l’épidémiologie.

160 ans après la mort du Docteur Snow, les outils à disposition des praticiens et des chercheurs ont considérablement évolué, comme les problématiques sanitaires. Mais l’intérêt d’une démarche telle que celle-ci – qui excède d’ailleurs la seule question de la géographie pour renvoyer plus largement à celle de l’articulation et de la bonne compréhension de l’ensemble des déterminants de santé – demeure considérable. L’article du Monde fait ainsi référence aux travaux d’un géographe et chercheur au CNRS, Olivier Telle, sur « l’épidémiologie des maladies infectieuses émergentes en milieu urbain », en Inde, visant notamment à mieux comprendre les épidémies de dengue et à mieux les prévenir. Plus près de nous, on pourrait aussi citer ceux de Guillaume Chevillard autour des dynamiques territoriales dans lesquelles s’insèrent ou que provoquent les projets de maisons de santé pluriprofessionnelles. Ou encore le projet EuroHealthy, projet de recherche visant à caractériser les inégalités sociales de santé entre grandes régions européennes. Autant de réflexions et d’investigations susceptibles d’améliorer – parfois très directement et concrètement – l’état de santé des populations et des individus, et contribuant aux évolutions du système dans son ensemble

Le cabinet Acsantis est convaincu de la pertinence de ces démarches pour mieux outiller la société, en particulier les collectivités et les professionnels, afin de mieux prendre en charge les problématiques de santé, et entend bien approfondir encore son action en la matière. Comptant depuis sa création de multiples compétences (spécialistes dans la mise en place et la gestion de politiques publiques, médecins, sociologue, pharmacien, ingénieurs), son équipe continue d’ailleurs de s’élargir et comptera un géographe de la santé dès le mois de septembre 2018.

Pour retrouver l’article du Monde.https://www.lemonde.fr/sciences/art…