En France et en 2016, d’après l’OCDE, seul 1,9 % des dépenses de santé était consacré (exclusion faite des actes réalisés dans le cadre des soins) à la prévention – contre 3 % en moyenne dans le reste de l’Union Européenne. Le sujet semble pourtant relever du consensus voire de l’évidence. Comment alors expliquer cette difficulté ?
Les consultants d’Acsantis sont régulièrement amenés à contribuer aux débats relatifs à la santé publique, les politiques qui l’encadrent et les acteurs qui la portent ; c’est le cas avec cet article du Docteur Frédéric DUGUÉ sur la question de la prévention.
Le retard français en matière de prévention ne s’explique pas que par des lacunes des politiques publiques : il s’agit aussi de considérer la complexité propre à ce domaine. Différentes conceptions existent dans la façon de formuler un problème de santé à l’échelle collective ou de comprendre la construction des comportements liés à la santé. Ces différences tiennent aux outils, méthodes et théories mobilisées autant qu’à des visions distinctes de l’être humain en société. Et de ces conceptions découlent des stratégies d’action plurielles, qui posent des questions à la fois pratiques et éthiques dans leur mise en application et leur développement. Progressivement, les principes de la promotion de la santé semblent néanmoins gagner du terrain.